mardi 24 février 2009

Palimpsestes

Les noms néerlandais ne manquent pas de pittoresque. Certains noms de villes pourtant respectables comme 's-Hertogenbosch (Bois-le-Duc, chef-lieu du Brabant-Septentrional) ou 's-Gravenhage (La Haye, ou la haie du comte, qui bien que siège du gouvernement, n'est pas la capitale du pays) ont même gardé leur apostrophe en tête dans leur dénomination officielle, comme des enfants devenus grands dont on aurait oublié de renoncer au surnom. Certains nom propres partagent également cette caractéristique improbable. La langue néerlandaise a sédimenté des couches de langue éparses sans que personne ne s'en émeuve : les prénoms des uns hésitant entre leur version écrite quasi-latine et leur variante populaire à l'oral, les mots de tous les jours balançant entre les langues des dominants du moment, tantôt 'pardon' et une flopée de mots français du XVIIIème siècle, tantôt 'sorry' et un cortège de mots de l'anglais contemporain. Autre signe de ce cheminement au travers du temps mal abouti, le statut de la conjonction du i et du j. Même les Hollandais eux-même ne savent pas s'il faut lire ij ou ÿ. L'équivoque demeure aujourd'hui encore savamment entretenue.

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